Ecrire des Haïkus : 
L’esprit du Haïku, de Terada Torahiko par La Bouche à Oreilles.
Bien écrire des haïkus malgré la difficulté inhérente à cette forme de poème.
Bien sûr, les règles du haïku sont contraignantes. D’autant plus qu’elles peuvent être contradictoires. Le Français n’a pas été conçu dans le but d’écrire des haïkus qui sont issus de la culture japonaise.
Comme toutes règles, elles existent par la manière de les contourner.
Le haïku doit faire ressentir une émotion
- La première règle, impérative, repose sur l’émotion qui doit se dégager du texte. Ainsi, on joue sur le ressenti.
La forme est importante et malléable
Certes, la forme repose sur le nombre de lignes et de syllabes selon la métrique 5-7-5 soit en tout 17. Mais dans les pays anglophones, la métrique peut reposer sur une seule ligne de 17 syllabes, voire sur trois lignes de 3-5-3. D’ailleurs, au Japon, le haïku ne comprend souvent qu’une seule ligne.
Une seule respiration :
Selon une autre règle, le haïku devrait se lire en une seule respiration, à cause de sa concision, son concret et sa cible.
L’interaction des images :
Cependant, les images en interaction feront la force du haïku. Une, deux, trois images peuvent être présentes, disposées dans un ordre déterminé par l’auteur en fonction du résultat envisagé. Ainsi, elles peuvent se compléter et se renforcer, ou être distinctes et mises en comparaison, ou encore une qui s’oppose ou s’ajoute aux deux autres.
Une pause par la césure :
Parfois, une césure marque une rupture, une pause, pour augmenter la puissance suggestive. Le signe est souvent une ponctuation placée en fin de vers.
La saison, l’instant de la journée ;
Somme toute, en haïku classique, la présence d’un mot de saison est obligatoire. Aussi, l’indication du moment de l’année est préférable, même on doit pouvoir y substituer le moment de la journée.
Peu de ponctuation :
Et oui, la ponctuation est absente volontairement. Souvent, le texte est écrit en minuscule, avec une majuscule pour le premier mot de chaque ligne, mais ce n’est pas obligatoire. De son côté, la césure est obligatoirement marquée par un signe de ponctuation. Ainsi, on peut ou pas utiliser le point pour marque la fin du haïku. Mais indiquer une ponctuation normale est autorisée.
Le temps se vit au présent :
Constamment, le haïku s’écrit au présent, dans l’instantané. C’est un ressenti présent. Mais, l’infinitif n’est pas interdit et même conseillé.
La simplicité du style :
D’abord, le style repose sur la simplicité. Les articles sont limités de même que les rimes puisqu’il ne s’agit pas de “vrais” vers. Ainsi, les verbes sont quasiment absents de même que les adverbes, l’objectif étant de condenser une idée le plus simplement possible. Cependant, il faut limiter les métaphores et les qualificatifs de nom, éviter les redondances. Malgré tout, on peut utiliser les répétitions pour renforcer le propos.
De temps en temps, vous pouvez utiliser des inversions, des allitérations. Mais tout cela doit être fait dans un but de compréhension, de mettre en valeur l’image.
A vous de jouer

Merci à Jean-Louis Riguet pour ces conseils éclairés